René Farabet n’est plus de ce côté du monde. L’art radiophonique et la création sonore perdent un fondateur.
Dès la création de l’Addor, nous avions tenu à marquer notre reconnaissance à René Farabet. Lors d’une première rencontre organisée en 2010 en partenariat avec l’INA, les Territoires du documentaire sonore, il était notre invité d’honneur. Il nous avait livré ce qu’il avait nommé : « L’ombre du réel. Brèves réflexions en marge de quelques programmes de l’Atelier de Création Radiophonique, réalisés en studio, à partir de matériaux captés “off studio” ».
Écoutez l’intégralité de cette intervention :
La vie de René Farabet, nourrie de théâtre, d’écriture et d’un intérêt jamais démenti pour la poésie, a croisé la radiodiffusion française en 1959. Il allait impulser l’Atelier de Création Radiophonique (ACR) de 1969 à 2001. À ses cotés se retrouvaient Janine Antoine, Kaye Mortley, Andrew Orr, Michèle Cohen, Jean-Marc Fombonne, Marie-Ange Garrandeau, Jean-Loup Rivière, Michel Creïs, Monique Burguière, Bruno Roncière, Yann Paranthoën et tant d’autres…
Ses liens étroits avec l’IFC l’ont fait connaître internationalement. Ses propres œuvres ont été maintes fois primées (prix Italia, Futura, Ondas, Europa, Gilson). Il a reçu le Grand Prix de la SCAM en 1993 pour l’ensemble de son œuvre dont : Comment vous le trouvez ma salade ? L’ai-je bien descendu, l’avons-nous bien monté?, Cordoba Gongora, Paroles du dedans, Les bons samaritains, Voyage en terre Same, Une étoile nommée absinthe…
Certaines de ses œuvres sont disponibles sur le site de France Culture.
Il a accordé un entretien à Radio Grenouille.
Et nous laisse de quoi travailler à notre tour :
« Tout microphone devrait pouvoir être appelé macrophone. Il faut pouvoir saisir l’infinitésimal. Le monde est plein de miracles. Percevons l’accident, l’imprévu, c’est-à-dire la fêlure des choses, les cahots du rythme, les “cabosses” des sons… »